Expositions particulières

E
xpositions multiples : à Paris, en province, chez les nations voisines, outre-Atlantique aussi...
Exposer... S'exposer...
Art d'accrocher les oeuvres, de les faire voisiner afin que leur concert, tel un seul grand tableau, parle au premier regard... et résiste aux suivants.


Diaporama
Rétrospectives

1983. Dijon, Cellier de Clairvaux, 80 toiles.

1999. Alès, Musée du Colombier, 90 toiles.

2017. Pont du gard, grande rétrospective du 25 mars au 15 octobre.

L
a peinture de Pierre Parsus naît de la contemplation du monde. C’est l’admiration du peintre pour la beauté des choses, des êtres, qui va déclencher l’acte de peindre : plaisir, puis désir, puis passion de recueillir cette beauté : la peinture comme acte d’amour !
Chez Parsus le réel est longuement observé, scruté, senti, investi, que ce soit de simples fruits, une fleur, un nu, ou un Haut-Lieu comme Montségur, et, en même temps, la matière picturale est travaillée, inlassablement, des jours et des jours, des mois, des années ; le peintre regarde et travaille à nouveau, chaque coup de pinceau est fort de tous les autres coups de pinceau déjà donnés, toute la maîtrise du peintre est à l’œuvre, elle crée, et, avec elle, la culture du peintre crée, et l’âme du peintre crée, alors, le miracle se produit : de ce réel observé, fouillé, assimilé, et de cette matière transfigurée sur la toile, derrière la vie déjà incroyablement présente sur le tableau, le sacré affleure !
Des milliers de tableaux, d’aquarelles et de dessins exposés en Europe et aux Etats-Unis, l’œuvre de Pierre Parsus est considérable. Il faut y ajouter les illustrations des Géorgiques de Virgile, de Regain de Jean Giono, celles de L’Œuvre poétique de Georges Brassens, les vitraux de l’église Saint-Joseph des Trois Piliers à Nîmes, les fresques, les embellissements d’espaces publics comme la Cour d’Honneur de la Faculté des Sciences de Montpellier etc.
Une œuvre foisonnante mais aussi diversifiée : le peintre a abordé, durant 80 ans, une vingtaine de thèmes, certains classiques comme Les Paysages, Le Corps féminin, les Autoportraits, d’autres plus personnels, comme L’Orient, Gloria, L’Alchimie, les Allégories, voire plus intimes, comme L’Enfance, Chers visages, Lucette, Les Anges.
C’est aussi une œuvre qui parle du monde, car Pierre Parsus se veut témoin de son temps. Hier, avec les tableaux-souvenirs lors de sa déportation en Autriche, ceux de son séjour en Algérie, ou encore ceux qui montrent les changements profonds du monde paysan auxquels il a assisté dans les années 60. Aujourd’hui, avec les œuvres allégoriques qui disent sa sensation de l'écroulement des valeurs, l’omniprésence du matérialisme-roi, de l'argent « satanisant ». Cependant, témoigner, pour Pierre Parsus, ne veut pas dire se limiter à un constat, c’est aussi en prendre le contre-pied, et ainsi, peut-être, témoigner des temps à venir. Peindre le monde d’aujourd’hui, pour le peintre visionnaire, c’est aussi peindre l’avenir qui s’annonce.
En cette année 2017, alors que le peintre vient de réaliser un ensemble de créations sur Le Couronnement de la Vierge d’Enguerrand Quarton, une rétrospective s’imposait, présentant les différentes périodes de l’œuvre « parsussienne ».
L’enracinement de Pierre Parsus dans le Gard depuis 1947, et à Castillon du Gard depuis 1964, a conduit tout naturellement à envisager cette rétrospective sur le site du Pont du Gard.
Cette rétrospective permet au visiteur d’appréhender, salle après salle, l’évolution de l’œuvre qui, progressivement, passe du figuratif au spirituel, du visuel à la vision… un Voyage auquel Pierre Parsus le convie."

Christian Vayrette


2022. Graveson, « Peindre l’invisible » au Musée de Région Auguste Chabaud, du 10 février au 15 mai.

A
Dieu, Pïerre Parsus
Pierre a réussi sa vie : il a fleuri là où Dieu l’a planté en vivant pleinement ce pour quoi il sut très tôt qu’il était fait, la peinture. Regarder un tableau de Parsus est une voie royale pour comprendre ses motivations. L’acte de peindre se confond avec sa vie.
Pour lui, et je le cite : « le peintre ou il peint, ou il meurt. » Sous son pinceau, sous ses doigts même, la matière devient image, une image habitée. La projection de l’esprit dans la matière est un combat de l’artiste contre les éléments inertes sans cesse recommencé. C’est une véritable transmutation, au sens d’une alchimie.
Cette projection de l’esprit dans la matière s’accompagne chez Parsus d’une transposition pour rendre l’invisible et l’émotion qui accompagne son approche.
Pour atteindre un tel degré de maîtrise, Parsus a fait son apprentissage au sein du groupe de la Jeune Peinture. A côté de la nature épanouie de Bardone, du rêve silencieux de Génis ou de la méfiance des apparences de Guiramand, Parsus laisse éclater une polyphonie colorée où jubile la couleur. Cet expressionniste est un fauve marginal dont la vie ne cessera d’être une initiation à la liberté. « Le talent, c’est de laisser faire », disait-il avec cette modestie naturelle qui masque une délicatesse instinctive. Paraphrasant Debussy au sujet de la musique du Sacre du printemps de Stravinsky, on peut dire que son travail est de la peinture sauvage avec tout le confort moderne.
Aussi chaque toile apparaît-elle comme un passé revisité pour aller de l’avant et se renouveler sans cesse. Savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va. La joie pure des harmonies, le lyrisme de ses compositions enchâssent la beauté, sans l’emprisonner. Cette conquête du langage est chez lui une pure jubilation.
Au fur et à mesure, il apprend à projeter l’esprit dans la matière pour aller au-delà du visible. L’intuition est devenue certitude : l’invisible n’est pas l’au-delà du visible mais sa source.
L’art de Parsus devient ainsi un chemin vers l’ailleurs, dont les toiles sont comme les pierres du petit Poucet, non pour permettre un retour mais pour avancer sereinement – un cheminement qui vous prend là où vous êtes pour vous faire avancer, une peinture qui montre autant qu’elle dissimule ou laisse entrevoir.
Ces pierres qui jalonnent son œuvre s’articulent autour de deux grands ensembles,
- sa paraphrase du Couronnement de la Vierge d’Enguerrand Quarton du musée de Villeneuve-lès-Avignon et
- ses vitraux de Saint-Joseph-des-Trois-Piliers à Nîmes.
Il y transcrit sa quête d’absolu, à la fois expression du pouvoir des images, mystérieuses, suggestives ou oniriques et porte qui ouvre l’âme à Dieu. Il avait pensé appeler « peinture, regard d’amour » sa rétrospective du Pont du Gard que nous avons tous voulu lui offrir comme une apothéose de gratitude.
Le 10 mars 2017, à ce sujet, il m’écrivait de l’hôpital Carremeau « Ne vous inquiétez pas pour moi. A bientôt au vernissage ».
Peu avant le dernier Noël, il était très excité par la future exposition au Musée de Région Auguste Chabaud de Graveson. Il n’a pas eu le temps de nous souhaiter une bonne année.
Le 1er janvier, Parsus a posé les pinceaux, définitivement.
Aujourd’hui, nous aurions tous envie de lui demander « Que voyez-vous, Monsieur ? »
A coup sûr, il contemple le sourire de la Vierge d’Enguerrand Quarton posé sur le visage de Lucette enfin retrouvée, tandis que la lumière des vitraux qui accompagne les liturgies de l’église nîmoise brille d’une clarté au-delà de la féérie des couleurs de sa palette. Sans doute les doigts formant une jumelle posée sur l’œil examine-t-il son travail. « Et Dieu vit que cela était bon », nous dit la Genèse qui ajoute, « il y eut un soir et il y eut un matin. »
Saint Augustin, au terme des Confessions, demandait pour lui « la paix qui n’a pas de soir », récompense qu’a amplement méritée l’ami Parsus. "

Alain Girard, Castillon du Gard, 8 janvier 2022


2023. « Parsus - Brassens », Espace Georges Brassens, Sète, 13 mai au 6 novembre.

" Remerciements : Monsieur le Maire, Madame l’Adjointe au Maire, Jeanne Corporon Delpont, Madame la Directrice adjointe Culture et Patrimoine, Sylvie Jaumes, Madame Yasmina Lahrach et toute l’équipe de l’Espace Georges Brassens,

L
es Amis de Pierre Parsus vous remercient d’accueillir Pierre Parsus en ce lieu, et vous félicitent pour la réalisation de cette très belle exposition qui permet, pour la première fois, en exposant les esquisses, les dessins, les aquarelles, les maquettes, les lithographies, de présenter au public, l’évolution de la création picturale de « L'Œuvre poétique complète de Georges Brassens », et son prolongement avec les tableaux que Pierre Parsus réalisa sur ce thème jusqu’à la fin de sa vie.

Lorsque le vernissage pour la parution de « L’œuvre poétique de Georges Brassens » a lieu, le 13 décembre 1974, à l’atelier Grapholith de Claude Jobin, à Paris, Pierre Parsus connait une période créatrice intense, on pourrait dire, incandescente :
Il vient de terminer (1960 - 1963) un ensemble de toiles sur le thème des Géorgiques de Virgile, ce qui l’a emmené à rencontrer Jean Giono, puis à réaliser, en 1972, avec l'éditeur André Philippe des Editions du Grésivaudan, l'illustration lithographique du roman Regain de Jean Giono (16 lithographies).
Devant le succès de Regain, le même éditeur lui demande d'illustrer « L'Œuvre poétique complète de Georges Brassens » (Edition grand luxe) : trente-deux lithographies couleur.

En même temps il est en train de réaliser les vitraux de l’église Saint-Joseph des Trois piliers à Nîmes, un chantier qui dura 10 ans, (1968 – 1977). En 1972, il vient aussi de participer à la réalisation du monumental cadran solaire de Cour d'honneur de la faculté des sciences de Montpellier. Et, toujours en 1972, il redécouvre le Couronnement de la Vierge, le retable d’Enguerrand Quarton à l'Hospice de Villeneuve-lès-Avignon.

C’est ainsi que le travail sur les vitraux, qui va libérer son imaginaire, et le travail sur les symboles et l’alchimie pour l’étude du Couronnement de la Vierge, ces deux quêtes ont pour conséquence une authentique « métamorphose » : Le rapport au monde de Pierre Parsus évolue du visuel à la vision et l’on assiste alors au passage du figuratif au symbolique et l’œuvre commence à naître et à se développer sur le plan symbolique.
Et sa peinture devient une peinture de célébration qui se veut nourrissante, exaltante.

Cependant, la rencontre avec Georges Brassens, et la réalisation de « L’œuvre poétique de Georges Brassens », ne fut pas seulement une simple parenthèse dans l’œuvre démiurgique de Pierre Parsus - une œuvre riche de milliers de tableaux, d’aquarelles, de dessins - puisque dans les années qui suivirent, régulièrement, il réalisa des portraits de Brassens et ce jusqu’en 2021 où, à l’âge de 100 ans, parmi la dizaine de tableaux sur lesquels il travaillait, il y eut, sur le thème de « Mourir pour des idées », un « Hommage à Brassens » exposé l’année dernière au Musée Chabaud de Graveson lors de l’exposition « Peindre l’invisible ».

Quand on interrogeait Pierre Parsus sur sa relation avec Brassens : comment avait-il abordé le projet de « L’Œuvre poétique », il répondait :

« On ne peint pas Brassens…
On peint la poésie, la mer, la Femme, l’Amitié, la mort, l’anarchie,
La musique des fables !...
Une quête secrète… »

Au visiteur, maintenant, d’aller admirer la floraison de cette somptueuse rencontre entre Pierre Parsus et Georges Brassens."

Christian Vayrette, Sète, Espace Georges Brassens, 12 mai 2023


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